Qui est sainte Philomène ?

Si c’est bien au curé d’Ars que l’on doit sinon l’apparition, du moins le développement de son culte en France dans les années 1837/38 c’est cependant à un autre Curé de la lointaine Campanie, Don Francisco de Lucia, curé de Mugnano del Cardinale que revient, en 1805, le mérite d’avoir donné à la vénération des fidèles de sa paroisse, dans un premier temps, puis du monde catholique, les reliques de cette jeune fille mart²yrisée à Rome dans les premiers siècles du christianisme.

En cette année, en effet, les restes sacrés de Philomène la « Bien aimée » en grec – récemment extraits de la catacombe de sainte Priscille furent confiés au curé de Mugnano, où le pieu pasteur développa la dévotion à cette sainte, qui ne manquait d’ailleurs pas de faire quelques miracles !

Sainte Philomène fut connue en France par le biais des religieux de saint Jean de Dieu : chassés de France par la révolution, la Restauration autorise leur retour… mais pour reconstruire leurs maisons volées ou détruites, pour édifier de nouveaux hôpitaux et soigner les incurables, il faut se faire mendiant.

Les frères parcourent donc le pays, saints troubadours des temps modernes chantant et contant d’édifiantes histoires pour obtenir de leur public quelques subsides.Parmi leurs historiettes, la complainte de Ste Philomène.

Le Curé d’Ars fut cependant l’un des plus zélés propagateurs de cette dévotion, dont il entendit parler par Pauline Jaricot, lyonnaise fondatrice de l’oeuvre de la Propagation de la Foi, elle-même guérie par l’intercession de Sainte Philomène.

Le saint Curé des Dombes ayant hérité d’une petite relique de la sainte tenta, avec un succès assez variable, de transformer le pèlerinage à Ars, fait, à l’origine, pour voir le « saint Curé », en pèlerinage à Sainte Philomène en l’honneur de laquelle il élèvera une chapelle et à laquelle il attribuera les innombrables miracles accomplis dans le village.

Lorsqu’on voulait les lui attribuer, il répondra le plus souvent : « Remerciez Sainte Philomène de tout ce qui vous arrive, moi je n’y suis pour rien »

Tuiles qui fermaient le tombeau de Sainte Philomène dans la catacombe de Sainte Priscille, à Rome.
Elles ont été transférées dans le Sanctuaire de Mugnano del Cardinale, près de Naples, en Italie.

Ainsi se trouvèrent associés, pour le bien des âmes et des corps, deux saints distants de plus de mille ans, unis pour la plus grande gloire de Dieu, l’un devenant fervent propagateur de la dévotion à la petite sainte de Campanie, l’autre méritant d’être associée au nom du Curé d’Ars dont elle devient la « petite sainte ».